Passages couverts & Galeries secrètes

Construite en 1823 par l’architecte Delannoy sous la direction du notaire Marchoux, la Galerie Vivienne s’appela au début galerie Marchoux. Mais on la renomma plus tard en reprenant l'appelation de la rue Vivienne sur laquelle elle débouche, qui fut elle-même appelée ainsi en hommage à Louis Vivien, valeureux seigneur de Saint-Marc, échevin de Paris à la fin du XVIe siècle.

Plus « chic » que le passage Choiseul, moins fréquentée que le passage des Panoramas mais moins exotique que le passage Brady, la Galerie Vivienne offre un aperçu de l’ambiance qui régnait autrefois dans les passages couverts parisiens.

De par ses commerces et son éloignement des Grands Boulevards la galerie a gardé son aspect tranquille et bourgeois. Cette impression de se retrouver à la « Belle Époque » est renforcée par des commerces qui semblent être là depuis la construction de l’édifice, c’est le cas notamment de la librairie Jousseaume (anciennement librairie Petit Siroux fondée en 1826) au numéro 45, dont les clients les plus célèbres furent Colette et Aragon.

Ici, l’habitant le plus connu fut sans aucun doute Vidocq, ancien bagnard devenu inspecteur de police qui finit par fonder une milice privée au service des commerçants. Il habitait au niveau 13 du passage et avait parmi ses relations les meilleurs écrivains de l’époque : Victor Hugo, Alexandre Dumas et Balzac !

Caché dans le 2e arrondissement de Paris, le passage de la Trinité relie la rue de Palestro à la rue Saint-Denis. Cette ruelle se trouve à l'endroit où l'on pénétrait autrefois dans l'enclos de la Trinité, un large territoire hors des murs de la capitale. Sous le règne de Philippe Auguste en 1202, le riche propriétaire de cette zone champêtre, un certain sieur Palé, y fit construire un hôpital afin de donner asile aux voyageurs se présentant à la porte Nord de Paris, après le couvre-feu. Notez qu'au moyen-âge, le terme "Hôpital" n'avait pas de connotation médicale, mais que cela désignait à proprement parler une "Hospitalis Domus", c'est-à-dire une maison ou l'on héberge des hôtes.

Peu après sa construction, la gestion de l'Hôpital fut léguée à l'abbé d'Hermines, qui y plaça des religieux de son ordre, les Trinitaires. L'établissement ouvrit progressivement des chambres pour accueillir les pauvres et les malades et continua à s'étendre au XVIe siècle sur plus de deux hectares, jusqu'à l'actuel carrefour Réaumur-Sébastopol. Les moines quittèrent les lieux en 1545 et les bâtiments furent affectés pour l'accueil d'enfants orphelins. L'hôpital prit alors le nom d'« hospice des Enfants-Bleus » car il hébergeait 100 garçons et 36 filles, tous vêtus de costumes bleus. Au long de leur jeunesse, ces enfants étaient instruits et on leur apprenait un métier. Et c'est pour loger les artisans chargés de leur transmettre leur savoir-faire que l'on fit construire des rangées de maisonnettes le long d'un tracé sinueux : le passage de la Trinité.

Construite en 1823, la galerie Colbert est l'un des plus beaux passages couverts de Paris. Au bout de sa longue allée, une place intérieure est baignée de lumière grâce à la magnifique rotonde surmontée d’une coupole en verre. Le passage abrite aujourd'hui l’Institut National d’Histoire de l’Art et l’Institut National du Patrimoine. Si vous passez le visiter, ne manquez pas d'aller boire un verre à l'entrée du passage, dans la brasserie « Le Grand Colbert », qui offre un somptueux décor Art nouveau !