RECEVEZ GRATUITEMENT NOS HISTOIRES
DU PARIS INSOLITE & SECRET
LE MAG’ DU PARIS SECRET
Les plus belles histoires insolites de Paris
Mais quelle est donc cette immense sculpture qui trône sur une arrête de la façade du 57 rue Turbigo ? Il s’agit en réalité d’une cariatide, un type de statue généralement féminine, tenant lieu de colonne ou de pilastre, et soutenant sur sa tête ou avec ses mains, une corniche ou un balcon.
L’architecte romain Vitruve racontait l’origine des cariatides: Les Cariates (ou Caryates), habitants de Karyes (une ville du Péloponnèse), s’étaient joints aux Perses qui faisaient la guerre aux autres peuples de Grèce. Les Grecs, vainqueurs des Perses se vengèrent des « Cariates collabos » et détruisirent leur ville. Les hommes furent passés au fil de l’épée et les femmes emmenées comme esclaves. On les fit défiler en cortège comme un butin de guerre exhibé triomphalement, du moins, les dames de qualité avec leurs belles robes et leurs ornements. Et pour montrer comment l’on punissait les femmes d’un ville traitre, les architectes de ce temps là les humilièrent en remplaçant les colonnes des édifices publics par des statutes représentant les Cariates. Cette anecdote fut oubliée mais les cariatides étaient nées.
Ces sculptures vont en général par deux, drapées, souvent l’une demi-nue, l’autre pas. Elles sont toujours symétriques mais jamais identiques. A part une exception avenue de Tourville où l’on peut voir un couple mixte de colonnes humaines, on rencontre à Paris une dizaine de presque-jumeaux et une cinquantaine de presque jumelles. Il existe même des triplées lorsqu’il s’agit de soutenir le fronton de grands édifices. Enfin il faut savoir que les Cariatides mâles s’appellent des Atlantes, en souvenir d’Atlas qui portait le monde sur son dos.
Maintenant que nous avons redéfini les cariatides, vous vous direz certainement que vous en avez croisé souvent à Paris, surtout du côté des grands boulevards et de l’opéra Garnier. En fait, on en recense plus de 500 exemplaires à Paris, qui symbolisent de nombreuses valeurs telles quel amour, la richesse ou encore la passion.
Mais revenons justement à celle qui nous intéresse ici, la cariatide de la rue de Turbigo, qui s’allonge sur de plus de trois étages et s’avère être la plus haute de paris. Installée en 1859, l’œuvre demeure aujourd’hui intrigante et l’on ne sait quasiment rien d’elle si ce n’est que ses grandes ailes l’assimilent à un ange qui surveillerait le carrefour des arts et métiers.
En raison du brin de myrrhe qu’elle porte dans sa main gauche, elle pourrait être une référence aux mystères ésotériques d’Éleusis, un mythe de la Grèce Antique dont les initiés furent -selon la légende-, parmi les premiers à accéder aux chemins de la vie après la mort. Cette interprétation ne semble pas du tout fantasque car de nombreux édifices font aussi référence à des légendes ésotériques dans le quartier…
Une chose est sûre en tout cas, avec sa robe plissée, elle immortalise la mode vestimentaire du second empire, période durant laquelle les femmes élégantes s’habillaient souvent avec des robes à crinoline, faites de tissus drapés.
Face à autant de particularités, il fut difficile de la nommer. On l’appela tantôt « l’ange du bizarre », tantôt « le génie », mais comme cette cariatide porte une petite besace dans sa main droite, les parisiens lui trouvèrent un sobriquet plus singulier qui perdure encore aujourd’hui : « la femme qu’a l’sac » !
Pour sa part le romancier surréaliste Raymond Queneau affirmait que cette cariatide était la commande d’un habitant de l’immeuble qui avait gagné beaucoup d’argent à la loterie, et qui voulait rendre un hommage à un ange vu dans ses rêves...
Accédez gratuitement à la carte et aux contenus supplémentaires
En créant votre compte gratuit, vous pourrez débloquer l’ensemble des fonctionnalités et des anecdotes, sans aucune limitation.
Déjà membre ? connectez-vous ici
57 rue Turbigo, 75003 Paris
Vue carte
Vue satellite
Gérez vos favoris et accédez gratuitement à toutes les fonctions du site !
En créant votre compte, vous pourrez aussi accéder à l’ensemble des photos et articles, sans aucune limitation.
Déjà membre ? connectez-vous ici
Ou continuez en cliquant sur les icônes
5 fiches accessibles par jour, par catégorie, pour les non-membres