Le grand lustre de l'Opéra Garnier

Lorsque le Grand Opéra de Paris est inauguré en 1875, le Tout-Paris se précipite aux représentations, portant des costumes élégants pour certains, affriolants pour d'autres... Il faut dire qu'à cette époque, on vient autant à l'opéra pour être vu que pour voir... les autres. Et c'est pour cette raison que, durant les premières années de représentations, la lumière de la grande salle est maintenue durant tout le spectacle. Il faut attendre le début du XXIe siècle afin que l'on décide d'imposer l'obscurité qui met plus en valeur le jeu de scène. 

Pendant que l'orchestre s'accorde, les spectateurs admirent un plafond recouvert par Jules Eugène Lenepveu d'une fresque céleste dépeignant des personnages des mythes antiques. Mais puisque certains décideurs pensent que l'art doit être renouvelé, la coupole est recouverte par une œuvre de Marc Chagall en 1964. Les critiques s'élèvent contre l'incohérence de la nouvelle fresque aux couleurs criardes, qui présente les grands moments de l'histoire des arts de l'opéra et de la danse. Un élément met néanmoins tout le monde d'accord : le Grand lustre de Charles Garnier.

Ce monumental luminaire de huit tonnes est lui aussi affublé de bougies que l'on allume avec des boutefeux depuis une trappe située dans le plafond : pas très pratique ! Il est ensuite équipé de becs à gaz dans les années 1850, puis ce système jugé dangereux est substitué par des rangées des 340 ampoules électriques en 1881. Pour l'entretien, on installe un ingénieux système de poulies qui font descendre le bloc de bronze au niveau du sol !