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DU PARIS INSOLITE & SECRET
LE MAG’ DU PARIS SECRET
Les plus belles histoires insolites de Paris
Le soleil se levait à peine sur Paris en ce matin de 1847. François-Alexandre Duquesne, maître d'œuvre, contemplait le vaste chantier qui s'étendait devant lui. La future Gare de Strasbourg, qui deviendrait plus tard la Gare de l'Est, commençait à prendre forme sur le boulevard de Strasbourg, dans le 10e arrondissement. Duquesne avait confié à son fils la supervision du chantier.
Le jeune homme ressentait tout le poids de cette responsabilité alors qu'il observait les centaines d'ouvriers s'activer comme une ruche bourdonnante. Les plans de l'architecte promettaient un bâtiment monumental, digne de la première ligne de chemin de fer reliant Paris à Strasbourg.
"Monsieur!", cria soudain un contremaître. "Les pierres de taille viennent d'arriver de la carrière de Saint-Maximin." François-Alexandre hocha la tête avec satisfaction. Ces pierres calcaires venant du département de l’Oise, allaient donner à la façade, sa majestueuse couleur dorée. Le style néoclassique du bâtiment, avec ses imposantes colonnes et ses larges baies vitrées, incarnerait parfaitement l'esprit du Second Empire naissant.
Les mois passèrent, rythmés par le bruit des marteaux et le grincement des poulies. La structure prenait forme : d'abord l'ossature métallique novatrice, dont les poutres creuses permettaient l’écoulement de la pluie, puis les murs robustes destinés à supporter l'immense verrière. Les ouvriers s'affairaient sur les échafaudages, sculptant patiemment les ornements qui décoreraient la façade.
Le fronton ouest fut surmonté d’une immense statue de femme assise, représentant la ville de Strasbourg, avec dans sa main droite, la clé de l’entrée de la capitale Alsacienne. Le fronton opposé fut orné d’une autre sculpture de femme représentant Verdun, faisant hommage aux innombrables poilus, ces soldats tombés pour la France, pendant la première guerre mondiale.
L'horloge monumentale, pièce maîtresse de la façade, fut ensuite installée sous les yeux ébahis des badauds parisiens. On installa à son sommet une magnifique sculpture, symbolisant les deux grands fleuves de l’Ile de France et de l’Alsace : à droite, le Rhin, et à gauche, la Seine.
François pensait souvent aux millions de voyageurs qui, dans les décennies à venir, lèveraient les yeux vers ce cadran pour vérifier l'heure de leur train. Enfin, le 5 juillet 1849, la Gare de Strasbourg fut inaugurée en grande pompe.
Les notables de la ville admirèrent l'édifice de 30 mètres de haut et 180 mètres de long, chef-d'œuvre d'architecture ferroviaire. François, debout dans la foule, sentit son cœur se gonfler de fierté. Il savait que cette gare marquerait le début d'une nouvelle ère pour Paris.
Les années passèrent, et la gare devint le témoin silencieux de l'histoire : départs des soldats pour les guerres, arrivées des réfugiés, retrouvailles émouvantes sur les quais. Rebaptisée Gare de l'Est en 1914, elle resta fidèle à sa mission : relier Paris à l'Est de la France et au-delà, servant de porte d'entrée vers l'Europe centrale.
Aujourd'hui encore, quand les premiers rayons du soleil illuminent sa façade dorée, on peut presque entendre les échos des milliers d'histoires qui se sont écrites entre ses murs. Des histoires débutées ce matin de 1847 où un jeune maître d'œuvre, courageux et rêveur, contemplait le début d'un chantier prometteur d'avenir.
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