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Visite Insolite Paris - Visite Guidée Paris Secret - Guide à Paris

Le gardien des nuits gourmandes

Le gardien des nuits gourmandes

Quand minuit sonne à Paris et que la plupart des lumières s'éteignent, une étrange enseigne dorée en forme de cochon continue de briller dans la nuit. Elle se balance doucement au-dessus d'une façade où les heures n'ont jamais d'importance. Bienvenue au Pied de Cochon, ce restaurant ouvert en 1947 qui ne ferme ses portes que 3h dans la nuit. Situé au 6 rue Coquillière, à deux pas du forum des Halles, l’établissement culinaire garde jalousement le secret d'un Paris disparu. Car avant d'être un restaurant, cet emplacement a connu bien des vies : d'abord partie du sinistre cimetière des Innocents au Moyen Âge, transformé ensuite en boucherie près de l'ancienne "Halle aux cochons", ce lieu est imprégné d'une histoire insolite. Mais le véritable mystère se cache sous vos pieds. Dans les entrailles du restaurant, si l'on vous autorise à descendre dans la cave voûtée, vous pourrez apercevoir un authentique puits médiéval, vestige d'une époque où Paris se construisait couche après couche.

Le Pied de Cochon n'est pas seulement un restaurant – c'est un rescapé. En 1971, quand les bulldozers ont rasé les mythiques pavillons Baltard des Halles, tout le quartier fut bouleversé. Le "ventre de Paris" décrit par Zola était éventré. Mais par un étrange miracle, le Pied de Cochon est resté debout, comme s'il refusait de laisser disparaître l'âme des lieux.C'est dans ses murs que se perpétue depuis des décennies un rituel nocturne unique : la dégustation de la soupe à l'oignon gratinée aux premières lueurs de l'aube. Cette tradition remonte au temps où les "forts des Halles", ces travailleurs herculéens qui déchargeaient les marchandises toute la nuit, venaient s'y réchauffer après leur labeur. La légende raconte qu'à 5 heures précises, on leur servait le "petit blanc" réparateur – un verre de vin blanc sec pour accompagner la soupe brûlante. L'escalier en colimaçon qui mène à l'étage a été le témoin silencieux de milliers de noctambules célèbres. Julia Child, la papesse de la cuisine française aux États-Unis, aurait déclaré que c'était ici qu'on trouvait "la meilleure soupe à l'oignon de Paris".

Le restaurant séduit autant par sa cuisine que par son décor Belle Époque préservé dans ses moindres détails. En franchissant le seuil, on est immédiatement transporté dans le Paris d'antan : vitraux colorés filtrant la lumière, lustres majestueux en verre de Murano illuminant l'espace, boiseries patinées par le temps. Chaque recoin révèle un clin d'œil à l'animal emblématique des lieux : poignées de portes dorées en forme de pied de cochon, moulures ornées de motifs porcins, et gravures anciennes évoquant les scènes des Halles d'autrefois. L'établissement a su conserver intact ce patrimoine décoratif qui fait aujourd'hui sa réputation, des banquettes rouges caractéristiques jusqu'aux miroirs ternis qui semblent avoir tout vu.

La spécialité emblématique de la maison, le pied de cochon pané farci aux truffes, mérite qu'on s'y attarde. Ce n'est pas un simple plat – c'est une relique culinaire. Sa recette, jalousement gardée et inchangée depuis les années 1940, est le fruit d'un savoir-faire transmis de génération en génération. D'abord cuit longuement à petit feu, puis désossé avec précision, le pied est ensuite farci d'une préparation aux truffes avant d'être pané et doré au four. Pendant les périodes difficiles d'après-guerre, quand la viande se faisait rare, cette partie dédaignée du cochon est devenue le trésor des assiettes parisiennes.

Dans les années les plus sombres, le Pied de Cochon s'est imposé comme "l'ambassade de la nuit", l'un des rares havres où l'on pouvait se restaurer à toute heure. La grande horloge qui trône dans la salle principale a vu défiler des générations de Parisiens et d'étrangers fascinés – du travailleur matinal au fêtard impénitent, du chauffeur de taxi au personnalités venues en « incognito », à l’instar de Charles Aznavour ou de Jean-Paul Belmondo.

Aujourd'hui encore, alors que Paris dort, les lumières du Pied de Cochon continuent de briller comme un phare dans la nuit. Derrière ses vitraux d'époque et son sublime décor préservé, ce n'est pas seulement un restaurant qui persiste – c'est un pan entier de l'histoire de Paris qui refuse de s'éteindre !


Lieux et rues

Au temps des rois

Au temps des rois

Jusqu’au moyen âge, le siège de la Monarchie Française se trouve au Palais de la Cité. Mais dès l’an 1370, tandis que le pays traverse la Guerre de Cent Ans, le souverain Charles V décide de déménager au Louvre afin laisser son château aux mains des autorités juridiques et pénitentiaires, qui ne tardent pas à transformer les locaux en immense prison lugubre pour enfermer les innombrables condamnés de la province de Paris.

Or à cette époque, pour connaître l’heure exacte, les Parisiens n’ont pas d’autre choix que de consulter les cadrans solaires disséminés sur les murs de la capitale, où de se référer au bourdonnement des clochers des églises. Soucieux du confort des riverains, le roi demande donc à un horloger Lorrain, Henri de Vic, de concevoir la première grande horloge publique de Paris, qui sera installée sur la façade Est de la tour du Palais de la Cité.

Recouverte de fines feuilles d’or et parée d'un superbe manteau bleu parsemé de fleurs de lys, elle est dotée d'imposantes cloches qui sont sonnées à chaque heure, de jour comme de nuit, et s'emballent dans un carillon incessant lorsqu'il faut annoncer les naissances, mariages ou décès des membres de la famille royale. La magnifique horloge devient ainsi incontournable dans le quotidien des riverains, mais son exposition extérieure ne l'épargne pas des agressions climatiques. En 1685, le roi Henri III ordonne donc une importante restauration et demande qu’on l’enjolive avec plus de décors.


Deux petites statues sont alors installées de part et d'autre du cadran. À droite, la déesse grecque Thémis incarne la Justice, tenant un glaive dans sa main droite, symbole du châtiment, et une balance dans l’autre, qui rappelle la justice divine du pouvoir Royal. À gauche une autre statuette représente l'allégorie de la Loi, portant un sceptre ainsi qu’une tablette contenant de l'inscription latine : « SACRA DEI CELEBRARE PIVS REGALE TIME IVS ». Ce qui signifie « Pieux envers les choses sacrées, respecte aussi le droit royal ! », un message rappelant aux parisiens de l'époque qu'il était préférable de se soumettre au pouvoir de sa majesté !

Au sommet et en bas de l'horloge, deux imposantes plaques gravées sont aussi installées. Dans celle du haut, la phrase signifie "Celui qui a déjà deux couronnes et qui en donnera une troisième", rendant hommage au roi Henri III, qui fut d'abord Grand Duc de Lituanie puis Roi de Pologne avant de devenir roi de France, et qui était ainsi logiquement destiné donner naissance à l'héritier de la couronne de France (remarquez d'ailleurs les deux blasons tenus par des anges au-dessus, avec des fleurs de lys pour la France, et un aigle sur fond rouge pour la Pologne). En bas, le second cartouche contient un second texte qui compare l'horloge à un instrument du pouvoir royal : "Cette machine qui fait aux heures douze parts si justes, enseigne à protéger la Justice et à défendre les Lois !".

Autres curiosités datant d'une restauration plus récente, les intrigants monogrammes insérés sous le toit. Il s'agit en fait d'un hommage à d'illustres membres de la monarchie, sous la forme d'initiales entrelacées. Des « H » superposés à des « C » sont inscrits en souvenir d'Henri II et Catherine de Médicis, instauratrice de la liberté de conscience pour les protestants. À côté, les mélanges de « H » et de « M » qualifient un couple royal célèbre pour ses adultères : Henri IV, l'infatigable dragueur surnommé "Le Vert Galant", et Marguerite de Valois, alias la sulfureuse "Reine Margot" !

Éternel témoin de l'ancien Royaume de France, la plus vieille horloge de Paris est une merveille du patrimoine parisien qu'il ne faut pas louper sous aucun prétexte si vous flânez sur l'île de la Cité. Et si vous êtes agacé par le grand platane juste devant, qui gêne parfois la prise de photo, sachez que la mairie de Paris a toujours refusé de le couper : après le temps du droit monarchique, c’est la nature qui reprend ses droits !

Insolite

Une Cène minuscule

Une Cène minuscule

Juste de l'autre côté de la colonnade Est du Louvre, l'énigmatique église Saint-Germain-l'Auxerrois présente une façade extraordinaire dont les colonnes et les entrées sont décorées de centaines d'intrigantes et minuscules figurines de pierre, que les bâtisseurs du moyen-âge ont pris un malin plaisir à cacher dans les plus infimes recoins. Ainsi, plus on observe, plus on est subjugué par la finesse et l'originalité des détails.

En se plaçant face au portail de droite et en levant les yeux, on découvre une fabuleuse clé de voûte. Sculptée avec une remarquable minutie, l'oeuvre représente l'un des événements fondateurs du christianisme, la Sainte Cène, qui qualifie le dernier repas de Jésus-Christ en compagnie des douze apôtres, la veille de sa crucifixion et trois jours avant sa résurrection. Pain, vin rouge et viande de veau constituent alors l'ultime dîner.

Admirez la précision millimétrique de ce tableau en relief qui date du XVᵉ siècle. Chaque détail ne mesure que quelques centimètres et fait pourtant ressortir une ambiance particulièrement vivante : observez les drapés des vêtements, les contenus des assiettes, la finesse des cheveux et des barbes...

En bas de la composition, Judas prie les mains jointes pour se faire pardonner d'avoir trahi Jésus en le livrant aux Romains qui pourchassent les chrétiens. Vous pouvez aussi voir au milieu du banquet, l'apôtre Jean qui s'effondre tant il est peiné de savoir que le lendemain sera fait d'une mort certaine. Pourtant, juste à droite, Jésus semble serein et observe ses acolytes d'un regard bienveillant.

Selon l'évangile de Saint-Jean, en ce moment festif mais douloureux, Jésus répète le commandement suivant : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».

Insolite

Le roi de la bière

Le roi de la bière

À la fin du XIXᵉ, la communauté alsacienne de la capitale vit plutôt autour de la Gare l'Est. L'un de ses membres, le restaurateur Jacqueminot Graff, décide en 1894 de se faire construire un établissement de cuisine alsacienne à Paris. Il choisit de racheter un petit immeuble juste en face de la Gare Saint-Lazare, où la concurrence sert surtout une cuisine de la mer et des spécialités normandes. Afin de faire parler de son restaurant, Graff sort le grand jeu. Il demande à ce que la brasserie soit richement décorée dans le style de sa région, afin de marquer un contraste saisissant par rapport aux larges immeubles haussmanniens du quartier.

Pour créer l'ambiance alsacienne, la façade de briques est ainsi recouverte avec des pans de bois pour donner l'impression que l'immeuble est mansardé. Dans les coins du premier étage, on cache deux petits personnages malicieux qui semblent observer les allées et venues des clients. À droite un brasseur tient dans sa main des branches d'orge et de houblon, tandis qu'une dame en costume d'époque lui fait face sur le côté gauche. Celle-ci rend certainement hommage aux nombreuses serveuses qui circulaient entre les étages du bâtiment pour servir les buveurs de bière, tenant plusieurs  lourdes pintes à bout de bras !

Au sommet de l'immeuble, une  élégante cigogne - oiseau emblématique de l'Alsace-, trône dans son nid. Elle surveille fièrement le blason blanc à bande rouge surmonté d'un casque ailé, qui représente les armoiries de Strasbourg. Mais c'est au centre de la façade que l'on trouve l'oeuvre la plus insolite. Deux G dorés introduisent Gambrinus, mythique personnage belge, incarnant la bonne humeur et la joie de vivre. La légende veut que le diable lui donna un jour des graines pour planter du houblon afin de fabriquer un breuvage amère qui rendrait les gens malades. Toutefois, Gambrinus fit tout le contraire et réussit à créer de la bière très douce qui enchanta les habitants de ses contrées. La réputation du breuvage atteint même le Roi des Flandres, qui décida de gratifier le jeune brasseur en le nommant Seigneur. Mais celui-ci, peu intéressé par les ordres de noblesse, préféra le titre de "Roi de la bière".

Gambrinus est ainsi représenté tenant une bière à la main, comme s'il voulait souhaiter la bienvenue aux voyageurs sortant de la gare. S'il vous vient l'idée rentrer dans l'immeuble pour trinquer à sa santé, il faudra vous contenter d'une bière classique, puisque depuis 1998, l'immeuble est occupé par une célèbre enseigne de fast food qui ne sert ni plats alsaciens, ni gervoise savoureuse...

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