reseaux instagram d'arcanum reseaux youtube d'arcanum reseaux twitter d'arcanum reseaux pinterest d'arcanum

Visite Insolite Paris - Visite Guidée Paris Secret - Guide à Paris

Le gardien des nuits gourmandes

Le gardien des nuits gourmandes

Quand minuit sonne à Paris et que la plupart des lumières s'éteignent, une étrange enseigne dorée en forme de cochon continue de briller dans la nuit. Elle se balance doucement au-dessus d'une façade où les heures n'ont jamais d'importance. Bienvenue au Pied de Cochon, ce restaurant ouvert en 1947 qui ne ferme ses portes que 3h dans la nuit. Situé au 6 rue Coquillière, à deux pas du forum des Halles, l’établissement culinaire garde jalousement le secret d'un Paris disparu. Car avant d'être un restaurant, cet emplacement a connu bien des vies : d'abord partie du sinistre cimetière des Innocents au Moyen Âge, transformé ensuite en boucherie près de l'ancienne "Halle aux cochons", ce lieu est imprégné d'une histoire insolite. Mais le véritable mystère se cache sous vos pieds. Dans les entrailles du restaurant, si l'on vous autorise à descendre dans la cave voûtée, vous pourrez apercevoir un authentique puits médiéval, vestige d'une époque où Paris se construisait couche après couche.

Le Pied de Cochon n'est pas seulement un restaurant – c'est un rescapé. En 1971, quand les bulldozers ont rasé les mythiques pavillons Baltard des Halles, tout le quartier fut bouleversé. Le "ventre de Paris" décrit par Zola était éventré. Mais par un étrange miracle, le Pied de Cochon est resté debout, comme s'il refusait de laisser disparaître l'âme des lieux.C'est dans ses murs que se perpétue depuis des décennies un rituel nocturne unique : la dégustation de la soupe à l'oignon gratinée aux premières lueurs de l'aube. Cette tradition remonte au temps où les "forts des Halles", ces travailleurs herculéens qui déchargeaient les marchandises toute la nuit, venaient s'y réchauffer après leur labeur. La légende raconte qu'à 5 heures précises, on leur servait le "petit blanc" réparateur – un verre de vin blanc sec pour accompagner la soupe brûlante. L'escalier en colimaçon qui mène à l'étage a été le témoin silencieux de milliers de noctambules célèbres. Julia Child, la papesse de la cuisine française aux États-Unis, aurait déclaré que c'était ici qu'on trouvait "la meilleure soupe à l'oignon de Paris".

Le restaurant séduit autant par sa cuisine que par son décor Belle Époque préservé dans ses moindres détails. En franchissant le seuil, on est immédiatement transporté dans le Paris d'antan : vitraux colorés filtrant la lumière, lustres majestueux en verre de Murano illuminant l'espace, boiseries patinées par le temps. Chaque recoin révèle un clin d'œil à l'animal emblématique des lieux : poignées de portes dorées en forme de pied de cochon, moulures ornées de motifs porcins, et gravures anciennes évoquant les scènes des Halles d'autrefois. L'établissement a su conserver intact ce patrimoine décoratif qui fait aujourd'hui sa réputation, des banquettes rouges caractéristiques jusqu'aux miroirs ternis qui semblent avoir tout vu.

La spécialité emblématique de la maison, le pied de cochon pané farci aux truffes, mérite qu'on s'y attarde. Ce n'est pas un simple plat – c'est une relique culinaire. Sa recette, jalousement gardée et inchangée depuis les années 1940, est le fruit d'un savoir-faire transmis de génération en génération. D'abord cuit longuement à petit feu, puis désossé avec précision, le pied est ensuite farci d'une préparation aux truffes avant d'être pané et doré au four. Pendant les périodes difficiles d'après-guerre, quand la viande se faisait rare, cette partie dédaignée du cochon est devenue le trésor des assiettes parisiennes.

Dans les années les plus sombres, le Pied de Cochon s'est imposé comme "l'ambassade de la nuit", l'un des rares havres où l'on pouvait se restaurer à toute heure. La grande horloge qui trône dans la salle principale a vu défiler des générations de Parisiens et d'étrangers fascinés – du travailleur matinal au fêtard impénitent, du chauffeur de taxi au personnalités venues en « incognito », à l’instar de Charles Aznavour ou de Jean-Paul Belmondo.

Aujourd'hui encore, alors que Paris dort, les lumières du Pied de Cochon continuent de briller comme un phare dans la nuit. Derrière ses vitraux d'époque et son sublime décor préservé, ce n'est pas seulement un restaurant qui persiste – c'est un pan entier de l'histoire de Paris qui refuse de s'éteindre !


Lieux et rues

La fontaine du Cimetière des Innocents

La fontaine du Cimetière des Innocents

Au coeur des Halles trône un étonnant vestige du Vieux Paris : la fontaine des Saints-Innocents. Édifiée en 1260 sur le parvis d'une petite église, elle marquait le lieu où l'on célébrait l'entrée des Rois de France de retour de leur sacre à la cathédrale de Reims. En 1550, le sculpteur Jean Goujon est chargé de décorer la fontaine par les services du roi Henri II, dont on peut d'ailleurs voir l'initiale entourée d'une couronne de laurier sur les angles de la fontaine. À l'occasion, le dôme est recouvert d'une subtile couche d'écailles tandis que le pourtour des chapiteaux est orné de bas reliefs représentant des petits génies et des créatures mythologiques, symbolisant la richesse de la Seine.

Pour compléter le décor, des nymphes gracieuses sont encastrées dans les pilastres soutenant les arcades. Ces divinités féminines tiennent des vases et des grandes rames en référence à l’abondance des sources d’eau de la région. Il est probable que ces objets rendent aussi un hommage aux Nautes, la puissante corporation de marins du 1er siècle apr. J.-C., qui fit prospérer le commerce de Lutèce grâce au transport fluvial.

Or en observant cette magnifique fontaine, on est loin de se douter qu’à son emplacement s’étendait autrefois la plus grande nécropole de la capitale, où s’entassaient des millions de macchabées. Devenu insalubre au fil des siècles, le cimetière débordait au point que des défunts étaient enfouis jusque dans les caves des maisons du quartier, où l’on retrouve encore parfois aujourd’hui des fragments de squelettes. Il fallut attendre 1786 pour que les innombrables ossements soient transférés dans les anciennes carrières du sud de la capitale, devenues les Catacombes de Paris !

Monuments

La gloriette de Buffon

La gloriette de Buffon

Moins connu que ses acolytes Diderot ou Montesquieu, Georges-Louis Leclerc alias Comte de Buffon, est pourtant un illustre, biologiste, mathématicien et philosophe qui rédigea tout au long de sa vie "L'Histoire Naturelle", une fabuleuse encyclopédie comprenant tout le savoir de son époque sur les sciences naturelles, de l'homme aux animaux. Il entre d'ailleurs en 1753 à l’Académie française et devient un membre important la franc-maçonnerie naissante. Cet observateur de la nature participe grandement à l'esprit des Lumières et ses théories sur la nature ont influencé de nombreux naturalistes, à commencer par le célèbre Charles Darwin, à l'origine de la théorie de l'évolution des espèces.

Buffon est originaire de Montbard en Bourgogne, où il se retire huit mois par an pour travailler et faire des expériences sidérurgiques dans l'imposante Forge de sa propriété. Grand protégé de la toute-puissante marquise de Pompadour, il obtient assez vite une renommée internationale, ce qui attire les dons qui lui permettent de faire grandir ses collections de plantes et d'animaux.

 

Sur la photo, le petit kiosque conçu par Buffon en 1787 est l'une des plus anciennes structures entièrement métalliques au monde et la plus ancienne de Paris. Cette "Gloriette" (nom issu des pavillons où les guerriers antiques étaient glorifiés), se trouve au sommet du labyrinthe végétal du Jardin des Plantes de Paris.

 

Tandis qu'il est nommé intendant du Jardin du Roi à seulement 32 ans, Buffon aime se retrouver sur les hauteurs de la butte du parc, qui n'a pourtant rien de naturel puisqu'elle fut constituée au XIVe siècle par l’accumulation de détritus provenant des faubourgs de la capitale. C'est en tout cas ici que le grand homme réfléchit à l'aménagement des galeries des bâtiments du Jardin, qui formeront bientôt la base du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

 

Pour la création de sa Gloriette, il prend un soin particulier à définir une architecture métallique fine et élancée qui permet au pavillon de se fondre parfaitement dans la continuité du paysage. D'une conception très avant-gardiste pour l’époque, l'oeuvre de fonte s'élève à 9m de haut et se pare de superbes décorations composées de bronze, de cuivre et d'or, qui dissimulent subtilement les rivets fixant l'armature. Le long des colonnes, Buffon fait aussi graver des phrases intrigantes et poétiques qui seront malheureusement effacées au fil du temps (ex: "Baignons notre coeur dans la voûte étoilée").

 

En haut de l'édifice, le toit s'affale avec légèreté, tel un drap de tente. Il se compose d'un délicat grillage que Buffon a conçu au compas afin de respecter l'harmonie et les règles de la géométrie céleste. D'ailleurs, le chapiteau est surmonté d’une magnifique sphère armillaire (voir lien dans les infos en-dessous), modélisant le mouvement des étoiles et du soleil autour de notre planète, puisqu'à l'époque les astrologues pensaient que l'univers tournait autour de la Terre !

 

L'attribut le plus insolite de la Gloriette, malheureusement disparu aujourd'hui, était un splendide gong de laiton suspendu au plafond, qu'un employé du jardin venait faire sonner tous les jours à midi. Pour ressentir les vibrations de la nature et vous plonger dans l'esprit rêveur de Buffon, vous pouvez finir cette découverte en lisant la devise épicurienne qu'il fit inscrire en lettres dorées sur le pourtour de la rotonde. "Horas non numero nisi serenas" : Je ne compte que les heures qui sont sereines...

Insolite

En passerelle Simone !

En passerelle Simone !

Si dans la famille des ponts de Paris, vous voulez piocher le 37ᵉ, vous découvrirez la passerelle Simone de Beauvoir qui enjambe majestueusement la Seine, entre les jardins de Bercy et le quai François Mauriac. Inauguré en juillet 2006, l'élégant viaduc n'est ouvert qu'aux modes de circulation douce et s'étend sur plus de 304 mètres de long. Son design moderne se compose d'une structure lenticulaire, c'est-à-dire composée de plusieurs arches qui s'entrecroisent. Ses cinq travées franchissent d'ailleurs le fleuve sans appui dans l'eau : un véritable exploit architectural.

Autre fait insolite, l'ouvrage fut conçu en Alsace par "Eiffel construction métallique", une société directement héritée des entreprises fondées par Gustave Eiffel, le père de la Dame de Fer. Or pour acheminer les immenses pièces de 650 tonnes jusqu'au pied de la bibliothèque François Mitterand, il fallut les faire voyager sur des barges par de fins canaux, pour les transporter jusqu'à la Mer du Nord et la Manche, puis les faire redescendre par voie fluviale jusqu'à Paris en passant plus d'une centaine d'écluses !

L'ouvrage fut baptisé par le maire Bertrand Delanoë, en l'honneur de la romancière et philosophe Simone de Beauvoir et en présence de la fille de la grande essayiste française, Sylvie Le Bon de Beauvoir. Ce vibrant hommage prend tout sons sens lorsque l'on comprend que la passerelle symbolise un élan de culture et de féminité, tout en dirigeant les promeneurs vers les quatre grands livres ouverts de la Bibliothèque Nationale de France, nous suggérant ainsi de nous replonger dans les plaisirs de la littérature...

Monuments

PARTAGEZ VOS SECRETS DE PARIS

Rejoignez nos groupes sur les réseaux sociaux

partage-paris-visites-et-balades

Les plus belles photos de Paris pour des idées de visites insolites et secrètes : flânez sur les sentiers et laissez-vous envoûter par le parfum de Paris.

Visitez
partage-paris-insolite

Des anecdotes amusantes pour découvrir les facettes intrigantes de Paris. Partagez dans ce groupe vos trouvailles insolites & décalées.

Découvrez
partage-paris-secret

Le meilleur du Paris secret et méconnu : de superbes partages de publications pour faire découvrir les mystères de la ville et ses endroits secrets.

Explorez
partage-paris-street-art

Découvrez tout le Street-Art de Paris, les auteurs, les lieux des fresques et des événements créatifs qui colorent les rues de la capitale.

Fouillez

PARTENAIRES

et sites conseillés par Arcanum

Gérez vos favoris et accédez gratuitement à toutes les fonctions du site !

En créant votre compte, vous pourrez aussi accéder à l’ensemble des photos et articles, sans aucune limitation.

Veuillez vous connecter

Déjà membre ? connectez-vous ici