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DU PARIS INSOLITE & SECRET
LE MAG’ DU PARIS SECRET
Les plus belles histoires insolites de Paris
1. L’Histoire du Jardin des Plantes de Paris
2. Les plantes insolites
3. Les arbres remarquables
4. Le zoo et la ménagerie
5. Les grandes galeries
6. Les sculptures du jardin
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Niché dans le 5e arrondissement de la capitale, le Jardin des Plantes de Paris est bien plus qu'un simple jardin, c'est un véritable musée vivant à ciel ouvert. Créé il y a près de 400 ans, le Jardin des Plantes de Paris reste aujourd'hui l'un des plus importants centres de conservation de la biodiversité en France. Sur ses 23,5 hectares, il abrite non seulement des milliers d'espèces végétales, mais aussi un zoo historique, des serres centenaires, et des galeries scientifiques qui feraient pâlir d'envie Indiana Jones. Partons pour une exploration unique de ce joyau historique, où la science, l'histoire et la nature se rencontrent dans un ballet fascinant.
En 1626, alors que Louis XIII s'amusait encore à jouer aux billes avec des pierres précieuses (vraie histoire !), son médecin personnel, Guy de La Brosse, a une idée révolutionnaire : créer un jardin royal des plantes médicinales. À l'époque, on ne parle pas encore de "Jardin des Plantes de Paris", mais plutôt du "Jardin royal des plantes médicinales". L'objectif ? Former les futurs médecins et apothicaires aux vertus des plantes, à une époque où les remèdes miracles vendus dans les rues de Paris étaient souvent plus dangereux que les maladies elles-mêmes.
Une anecdote savoureuse raconte que la Faculté de Médecine de Paris, furieuse de cette concurrence, tenta de saboter le projet en envoyant des "étudiants" arracher les premières plantations. Mais c'était sans compter sur la détermination de La Brosse, qui obtint en 1635 des lettres patentes du roi, officialisant la création du Jardin des Plantes de Paris.
Nommé premier intendant du jardin, Guy de La Brosse, commence son ouvrage avec une modeste collection de 1800 espèces. C’est sous la direction de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1739-1788), que le Jardin des Plantes de Paris connaît son âge d'or. Buffon, personnage haut en couleur, était connu pour travailler dans une petite cahutte (la gloriette de Buffon, dont l’histoire insolite est expliquée ici), vêtu de ses plus beaux habits. Il considérait que la science méritait autant d'élégance que la cour du roi !
Lors de la Révolution française, le Jardin des Plantes de Paris connait des moments difficiles mais est transformé en Muséum national d'histoire naturelle en 1793. C'est à cette époque que sont créées les premières galeries d'exposition, permettant au public de découvrir les merveilles de la nature. C'est aussi durant ces années de trouble social que de nombreux spécimens botaniques et zoologiques y sont installés, provenant des expéditions scientifiques menées aux quatre coins du monde. Par exemple, les très célèbres expéditions de l'explorateur Nicolas Baudin permettent d'introduire des espèces australiennes telles que l'eucalyptus et l'acacia dans le jardin.
Autre célèbre anecdote datant de 1734, l'histoire de Bernard de Jussieu, botaniste du jardin, qui rapporta du Liban un petit cèdre dans son chapeau (voir gravure ci-dessus). Ce minuscule plant devint au fil des ans l'un des plus majestueux arbres du jardin, prouvant qu'il ne faut jamais sous-estimer le potentiel d'une petite graine !
À la fin du 18e siècle, survient l’une des histoires les plus cocasses du Jardin des Plantes. Il s'agit de l'arrivée du premier éléphant à Paris, en 1798 ! L'animal, baptisé Hans, est offert par le Stathouder de Hollande (poste équivalent au « gouverneur »). Pour le faire venir jusqu'à Paris, il faut organiser une véritable expédition, avec des haltes dans chaque ville pour que les habitants puissent admirer cette créature extraordinaire. Les Parisiens étaient tellement fascinés qu'ils lui apportaient du vin et des petits pains, créant probablement le premier cas d'éléphant avec une gueule de bois de l'histoire de France !
Durant la Commune de Paris en 1871, le Jardin des plantes n'échappe pas aux affres des périodes belliqueuses de l'histoire. Les insurgés y installent des barricades, et certains éléments des collections botaniques et zoologiques sont endommagés. Heureusement, la majorité des spécimens sont préservés et le jardin poursuit son rôle scientifique après les événements.
Mais le Jardin des plantes n'est pas qu'un sanctuaire du passé, il est aussi un centre de recherche actif. Au début du XXe siècle, il devient un laboratoire vivant pour acclimater des plantes exotiques. C'est ainsi que le premier bananier en pleine terre de France y est cultivé. On y organise aussi les premiers cours de chimie et de biologie publics !
De nos jours, il demeure un lieu prisé des scientifiques, des promeneurs et des curieux en quête de nature et d'histoires surprenantes. Il continue d'écrire son histoire et reste fidèle à sa mission première : être un lieu d'apprentissage, de découverte et d'émerveillement.
Originaire de Sumatra en Indonésie, cette plante fascinante est réputée pour dégager une odeur de viande en décomposition. Pourquoi une telle particularité ? Pour attirer les insectes pollinisateurs ! Son fleurissement est un événement rare qui attire des milliers de visiteurs. Son cycle de floraison est d’autant plus surprenant qu’il ne dure que 48 heures. Cette plante spectaculaire est aussi l’une des plus grandes fleurs du monde, pouvant atteindre trois mètres de hauteur.
L’Arum titan a été introduit en Europe au XIXe siècle, fascinant les botanistes et les curieux par sa taille gigantesque et son mode de pollinisation unique. Elle est surnommée “fleur cadavre” en raison de son parfum puissant qui imite l’odeur de la décomposition. Cette stratégie olfactive lui permet d’attirer des insectes charognards qui assurent sa reproduction.
Son cycle de vie est également impressionnant. Elle met plusieurs années à produire une nouvelle inflorescence, et son tubercule peut atteindre un poids record de plus de 100 kg ! Il est possible d’observer son développement en direct, car lorsqu’elle s’apprête à fleurir, la nouvelle se répand rapidement parmi les passionnés de botanique, qui viennent du monde entier pour admirer ce spectacle rare.
Où la voir ? L’Arum titan est visible dans les serres tropicales du Jardin des plantes, sous un climat chaud et humide qui reproduit son habitat naturel.
En provenance d’Afrique tropicale, le "Kigelia africana" produit des fruits en forme de saucisses pouvant atteindre 30 cm de long. Ces fruits sont souvent utilisés en médecine traditionnelle dans plusieurs cultures africaines, notamment pour soigner certaines affections cutanées. Cependant, ils sont toxiques à l’état brut et nécessitent un traitement avant consommation.
Son apparence insolite présente des longues fleurs rouge foncé qui ne s’ouvrent qu’à la tombée de la nuit. Ces fleurs sont principalement pollinisées par des chauves-souris, ce qui en fait un cas d’adaptation remarquable dans le monde végétal.
Cet arbre joue aussi un rôle écologique crucial dans son environnement naturel. Il est utilisé comme refuge pour de nombreuses espèces d’oiseaux et d’insectes qui profitent de son ombrage et de ses fruits tombés au sol.
Où le voir ? L’Arbre à saucisses se trouve dans la section des plantes exotiques, près de l’Allée Buffon.
Ce nénuphar extraordinaire possède des feuilles pouvant atteindre plus de 2 mètres de diamètre ! Il est célèbre pour sa capacité à supporter le poids d’un enfant grâce à une structure de nervures rigides qui répartit le poids sur toute la surface de la feuille. Cette caractéristique lui a valu d’être un sujet d’étude en ingénierie pour la conception de structures flottantes.
Sa floraison est tout aussi fascinante : lorsqu’il s’ouvre pour la première fois, la fleur est blanche, puis devient rose le lendemain après la pollinisation. Ce changement de couleur permet d’attirer les insectes pollinisateurs, notamment les scarabées, qui transportent le pollen d’une fleur à l’autre.
Ce nénuphar géant a été découvert en Amazonie en 1801 par Aimé Bonpland et Alexander von Humboldt. À l’époque, il fut considéré comme une véritable merveille botanique et rapidement introduit dans des serres européennes.
Où le voir ? Le Nénuphar géant d’Amazonie est présent dans le bassin des serres tropicales, où il pousse dans une eau chaude et peu profonde.
Cet arbre est l’un des plus anciens de la planète. Il existait déjà il y a plus de 270 millions d’années, bien avant l’apparition des dinosaures. Son extraordinaire résilience lui a permis de survivre aux bouleversements climatiques et même à la bombe atomique d’Hiroshima, où certains spécimens ont repoussé malgré la destruction totale environnante.
Le Gingko biloba est souvent appelé “arbre aux quarante écus” en raison de la teinte dorée de ses feuilles en automne. Il est largement utilisé en médecine traditionnelle asiatique pour ses bienfaits sur la mémoire et la circulation sanguine.
Contrairement à de nombreux arbres à feuillage caduc, le Gingko biloba est particulièrement résistant aux maladies et aux insectes nuisibles. Il est donc souvent planté dans les zones urbaines en raison de sa capacité à absorber la pollution.
Où le voir ? Le Gingko biloba se trouve dans l’Arboretum, non loin de la Galerie de Botanique.
Le Mimosa pudica est l’une des plantes les plus fascinantes à observer. Originaire d’Amérique du Sud, elle est surnommée “plante sensible” car elle réagit au toucher en repliant immédiatement ses feuilles. Ce mécanisme, appelé nyctinastie, est une défense naturelle contre les prédateurs et les intempéries.
Cette capacité intrigante est due à des cellules spécialisées situées à la base des feuilles, qui libèrent de l’eau sous pression lorsqu’elles sont stimulées, provoquant ainsi leur fermeture instantanée. Ce phénomène a inspiré de nombreuses recherches sur les mouvements des plantes et leur sensibilité aux stimuli extérieurs.
Le Mimosa pudica est également utilisé dans certaines médecines traditionnelles pour ses propriétés anti-inflammatoires et sédatives. Malgré sa fragilité apparente, c’est une plante robuste qui pousse rapidement et s’adapte à différents environnements.
Où la voir ? Le Mimosa pudica est visible dans la section des plantes sensibles, près du Jardin alpin.
Planté en 1734, cet arbre majestueux a été rapporté clandestinement par Bernard de Jussieu, botaniste de renom, qui l’aurait caché dans son chapeau pour le protéger du voyage Cet exploit légendaire illustre bien l’enthousiasme des botanistes de l’époque pour l’acclimatation des espèces exotiques. Le Cèdre du Liban est devenu un emblème du Jardin des plantes, par sa stature imposante et son incroyable longévité.
Cet arbre peut atteindre une hauteur de 40 mètres et vivre plusieurs siècles. Son bois est extrêmement résistant et a longtemps été utilisé autrefois pour la construction de navires et de temples dans les anciens pays d’Orient. Les cèdres du Liban ont continué à être été abattus massivement jusqu’à la fin du 20e siècle mais aujourd’hui, d’importants projets de conservation permettent de protéger cette espèce.
Témoin silencieux de plusieurs siècles d’histoire parisienne, le grand Cèdre du Liban du Jardin des plantes a survécu à la Révolution, aux guerres et aux évolutions du jardin. Respectons-le !
Où le voir ? Le Cèdre du Liban se trouve au sommet du Labyrinthe, un endroit emblématique du Jardin.
Coordonnées GPS : 48.8433° N, 2.3607° E
Malgré son nom, cet arbre provient en réalité de Chine. Il a été introduit en France au XVIIIe siècle et est rapidement devenu populaire pour son élégance et sa capacité à résister aux maladies. Le Sophora du Japon est célèbre pour ses branches tortueuses et sa floraison tardive en été, qui attire les insectes pollinisateurs.
L’un des spécimens les plus remarquables du Jardin des plantes a été planté en 1747 et est aujourd’hui l’un des plus vieux sophoras de France. Ses racines profondes lui permettent de survivre aux sécheresses, et son feuillage dense lui donne une allure majestueuse. Il est aussi apprécié pour ses propriétés médicinales : ses fleurs et ses graines contiennent des flavonoïdes utilisés en médecine traditionnelle asiatique.
Un fait intéressant : cet arbre a inspiré de nombreux poètes et écrivains, qui y voient un symbole de résilience et d’adaptation. Il est souvent associé aux jardins zen japonais, bien qu’il soit originaire de Chine.
Où le voir ? Le Sophora du Japon est situé près de l’entrée de la Galerie de Géologie et de Minéralogie.
Coordonnées GPS : 48.8440° N, 2.3575° E
Le Pterocarya du Caucase, aussi appelé noyer du Caucase, est un arbre impressionnant par ses dimensions et son système racinaire étendu. Originaire des forêts du Caucase, il a été introduit en France au XIXe siècle. Il est reconnaissable à ses longues grappes de fruits ailés et à son port majestueux.
Cet arbre a la particularité d’avoir des racines aériennes qui émergent du sol, formant parfois de petites arches naturelles. Cela lui permet de stabiliser les sols dans les zones marécageuses. Son feuillage dense en fait un excellent arbre d’ombrage pour les chaudes journées d’été.
Une anecdote surprenante : au fil des années, le Pterocarya du Caucase du Jardin des plantes a développé une forme légèrement inclinée, donnant l’impression qu’il veille sur les visiteurs. Ses longues feuilles tombent en cascade, créant un effet spectaculaire au printemps et en automne.
Où le voir ? Le Pterocarya du Caucase se trouve non loin de la Ménagerie, à l’ombre d’autres arbres remarquables.
Coordonnées GPS : 48.8435° N, 2.3580° E
Témoin silencieux des événements révolutionnaires, ce platane majestueux a été planté sous Buffon en 1785. Son écorce se détache en plaques irrégulières, lui donnant un aspect tacheté caractéristique. Il est l’un des plus anciens platanes d’Orient du Jardin des plantes et continue de croître malgré les siècles qui passent.
Le Platane d’Orient est connu pour sa robustesse et sa capacité à survivre dans des environnements urbains pollués. Il a été largement planté dans les grandes villes européennes au XIXe siècle en raison de son adaptation exceptionnelle.
Une particularité intéressante : en période estivale, ses grandes feuilles offrent une ombre précieuse, ce qui en fait un refuge privilégié pour les promeneurs et les oiseaux. De nombreux bancs ont été installés sous ses branches pour permettre aux visiteurs d’admirer sa silhouette imposante.
Où le voir ? Le Platane d’Orient est situé sur les pentes de la Fontaine aux Lions, près de l’entrée “porte Monge”.
Coordonnées GPS : 48.8432° N, 2.3568° E
Cet hybride insolite est le résultat d’un croisement entre le marronnier blanc et une espèce venue des Balkans. Contrairement à son cousin le marronnier commun, ses fleurs arborent une teinte rouge éclatante, ce qui en fait un véritable spectacle au printemps.
Le Marronnier rouge a été introduit en France au XIXe siècle et s’est rapidement répandu dans les parcs et jardins. Sa floraison abondante attire les abeilles et les papillons, qui se régalent de son nectar. Contrairement au marronnier classique, ses marrons ne sont pas comestibles et restent souvent accrochés à l’arbre plus longtemps.
Une légende raconte qu’un botaniste du Jardin des plantes aurait tenté de croiser plusieurs espèces de marronniers pour obtenir une teinte encore plus vive, mais sans succès. Ce spécimen continue néanmoins de fasciner les visiteurs et de colorer les allées du jardin au printemps.
Où le voir ? Le Marronnier rouge est situé près de l’École de Botanique, où il se distingue par ses magnifiques inflorescences rouges.
Coordonnées GPS : 48.8438° N, 2.3585° E
La création officielle du Zoo du Jardin des Plantes est liée à un événement aussi improbable qu'historique. En octobre 1793, la police parisienne, applique un décret révolutionnaire interdisant les montreurs d'animaux ambulants, et saisit les animaux d'un montreur de foire à Saint-Marcel. Parmi eux se trouvent un lion, un léopard, et quelques singes. Bernardin de Saint-Pierre, alors intendant du Jardin des Plantes, voit dans cette situation une opportunité unique. Il convainc la Convention nationale de créer une ménagerie scientifique, arguant qu'il serait plus utile d'étudier les animaux vivants que leurs cadavres empaillés. C'est ainsi que naît, presque par accident, la plus ancienne ménagerie scientifique du monde !
L'arrivée de Zarafa en 1826 au Zoo du Jardin des Plantes représente bien plus qu'une simple acquisition animale : c'est une véritable épopée qui marque l'histoire de France. Cette jeune girafe, capturée au Soudan alors qu'elle n'avait que deux ans, fut d'abord transportée en bateau sur le Nil jusqu'au Caire. Le pacha d'Égypte, Méhémet Ali, souhaitant s'attirer les bonnes grâces de Charles X, décida d'en faire cadeau au roi de France. Le voyage de Zarafa vers Paris fut une aventure extraordinaire. Ne pouvant tenir entièrement dans la cale du navire qui la transportait de l'Égypte à Marseille, on dut percer un trou dans le pont pour que son long cou puisse dépasser ! Les marins avaient pour consigne de l'asperger régulièrement d'eau de mer pour éviter les coups de soleil. Après 47 jours de traversée, Zarafa débarque à Marseille en octobre 1826. Mais l'aventure ne fait que commencer.
En effet, comment transporter une girafe de Marseille à Paris en plein hiver ? Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, professeur au Muséum, imagine alors une solution inédite : faire marcher Zarafa jusqu'à Paris ! Un manteau sur mesure est confectionné pour la protéger du froid, et des bottines en cuir sont créées pour protéger ses sabots. Accompagnée de trois vaches pour son approvisionnement en lait, et d'une escorte comprenant son cornac soudanais, des palefreniers et des gendarmes, Zarafa entame une marche de 880 kilomètres qui durera 41 jours. Son passage dans chaque ville provoque l'émerveillement. À Lyon, plus de 30 000 personnes se massent pour l'apercevoir. Son arrivée à Paris déclenche une véritable "girafomania" : les femmes adoptent des coiffures extraordinairement hautes dites "à la girafe", les tissus à motifs girafes deviennent la dernière mode, et même les pâtissiers créent des gâteaux en forme de girafe ! Zarafa vivra 18 ans au Zoo du Jardin des Plantes, devenant un symbole de l'exotisme et de la science, et contribuant grandement à la popularité de la ménagerie.
L'arrivée de Yen Yen au Zoo du Jardin des Plantes en 1973 représente bien plus qu'un simple transfert d'animal : c'est un véritable événement diplomatique qui marque l'histoire des relations franco-chinoises. À cette époque, la Chine utilisait la "diplomatie du panda" comme outil de relations internationales, et la France fut l'un des premiers pays occidentaux à en bénéficier. Yen Yen fut choisi spécifiquement pour sa personnalité exceptionnelle. Contrairement à ses congénères généralement solitaires et timides, il manifestait une curiosité inhabituelle envers les humains. Les soigneurs du zoo découvrirent rapidement que ce panda avait des habitudes très particulières. Il aimait s'asseoir face aux visiteurs, les observant avec autant d'intérêt qu'eux le regardaient.
Plus étonnant encore, il avait développé un "salut" caractéristique, levant sa patte avant comme pour dire bonjour, comportement jamais observé auparavant chez un panda géant. Son régime alimentaire était tout aussi fascinant : bien que les pandas soient connus pour ne manger que du bambou, Yen Yen avait développé un goût prononcé pour les pommes, qu'il attrapait avec une dextérité surprenante. Les scientifiques du Muséum ont pu, grâce à lui, réaliser des observations inédites sur le comportement social des pandas. Son enclos devint rapidement le lieu le plus fréquenté du zoo, attirant des visiteurs du monde entier. Les enfants restaient parfois des heures à l'observer, fascinés par ses acrobaties avec les branches de bambou. Yen Yen a vécu 27 ans au Zoo du Jardin des Plantes, devenant l'un des pandas ayant eu la plus longue longévité en captivité. Son histoire a grandement contribué à la sensibilisation du public français à la conservation des espèces menacées.
L'histoire des orangs-outans au Zoo du Jardin des Plantes commence en 1972 avec l'arrivée de Nénette et Toto, un couple venu directement de Bornéo. Leur transport fut une véritable aventure : il fallut plus de deux mois de voyage, incluant une traversée en bateau où l'équipage dut improviser des jeux pour les divertir et éviter qu'ils ne succombent à l'ennui. Dès leur installation, ces grands singes se distinguèrent par leur intelligence exceptionnelle. Nénette, en particulier, développa des comportements qui stupéfièrent les scientifiques. Elle apprit non seulement à utiliser des bâtons comme outils, mais inventa également ses propres techniques pour obtenir de la nourriture. Les soigneurs la surprirent un jour en train de dévisser méthodiquement les boulons de sa cage avec une brindille taillée en pointe ! Cette découverte conduisit à une révolution dans la conception des enclos, mais aussi dans notre compréhension de l'intelligence des primates.
Toto, quant à lui, se révéla être un artiste dans l'âme. Il passait des heures à dessiner des formes dans la poussière avec ses doigts, comportement jamais observé auparavant chez les orangs-outans en captivité. Le couple donna naissance à plusieurs petits, établissant une véritable dynastie au sein du zoo. Chaque génération semblait hériter de cette intelligence remarquable, développant ses propres particularités comportementales. Les scientifiques purent ainsi étudier la transmission des comportements acquis chez les grands singes, faisant du Zoo du Jardin des Plantes un centre majeur de recherche en primatologie. Cette lignée d'orangs-outans continue aujourd'hui d'émerveiller les visiteurs et de contribuer à notre compréhension de ces fascinants cousins de l'homme.
Au cœur de la Grande Galerie du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, un vénérable patriarche veille sur les visiteurs. Il s'agit du rhinocéros de Louis XV, un spécimen hors du commun qui, après un destin mouvementé, est devenu l'un des plus anciens animaux naturalisés de grande taille. Son histoire est un véritable roman d'aventure qui débute en 1769, dans les contrées lointaines du Bengale. Né la même année que Napoléon, ce rhinocéros indien fut capturé alors qu'il était encore jeune et envoyé à Chandernagor, un comptoir français en Inde. Le gouverneur de l'époque, désireux d'offrir un cadeau prestigieux au roi de France, décide de l'expédier en Europe. À bord du Duc de Praslin, un navire de la Compagnie des Indes, l'animal entame une traversée de six mois. Sur le pont, il partage son espace avec d'autres animaux et manifeste une antipathie marquée pour les cochons.
À son arrivée en France, le rhinocéros rejoint la ménagerie royale de Versailles, où il devient rapidement une attraction incontournable. Son enclos de 23 mètres sur 20 comprend un bassin et attire une foule de curieux, allant des nobles européens aux simples visiteurs avides de découvrir cette bête impressionnante. Mais pendant de la Révolution française, la ménagerie de Versailles est perçue comme un symbole du pouvoir royal. Les sans-culottes tentent de libérer les animaux et Bernardin de Saint-Pierre, directeur du Jardin des plantes, accepte d'accueillir les derniers pensionnaires de Versailles au Jardin des Plantes. Le transfert du rhinocéros est alors organisé, mais il prend une tournure tragique et l’animal est tué d’un coup de sabre par un sans-culottes le 23 septembre 1793. Aujourd'hui, son squelette est exposé à l'intérieur de la galerie d'anatomie comparée, tandis que sa peau, naturalisée sur une armature de chêne et de noisetier, trône majestueusement à l'entrée dans la galerie, donnant l'imporession que le rhinocéros est une sculpture !
L'arrivée des panthères des neiges au Zoo du Jardin des Plantes en 1960 fut le résultat d'une expédition extraordinaire dans les montagnes du Népal. Ces félins mystérieux, surnommés "les fantômes de l'Himalaya" en raison de leur capacité à se fondre dans leur environnement montagneux, étaient alors pratiquement inconnus du grand public. L'expédition, menée par des zoologistes français en collaboration avec des sherpas népalais, dura plus de six mois dans des conditions extrêmes. Le premier couple de panthères fut capturé à plus de 4000 mètres d'altitude, dans une région si reculée qu'il fallut trois semaines de marche pour rejoindre la ville la plus proche. Le transport des animaux fut un véritable défi mais à leur arrivée au zoo, les panthères captives surprirent tout le monde par leur comportement.
Contrairement aux autres grands félins, elles manifestaient une curiosité paisible envers leurs soigneurs. Leur fourrure changeait de couleur selon les saisons, passant d'un gris clair en hiver à un gris plus foncé en été. Plus extraordinaire encore, en 1962, le couple donna naissance aux premiers petits panthères des neiges nés en captivité en Europe. Leur présence au Zoo du Jardin des Plantes marqua le début d'un important programme de conservation, contribuant à la sauvegarde de cette espèce menacée.
Inaugurée en 1889 sous le nom de "Galerie de Zoologie", puis rénovée et rebaptisée en 1994, la Grande Galerie de l'Évolution des galeries du Jardin des Plantes représente l'un des plus beaux exemples d'architecture métallique du XIXe siècle. Mais son histoire commence bien avant, avec une anecdote plutôt cocasse : tout est parti d'un problème d'odeur ! En effet, les collections d'animaux naturalisés, auparavant conservées dans divers bâtiments du Jardin des Plantes, dégageaient des effluves si particulières que les visiteurs se plaignaient régulièrement. Il fallait donc trouver une solution.
L'architecte Jules André conçut alors un bâtiment révolutionnaire pour l'époque, utilisant une structure métallique inspirée des gares ferroviaires, permettant de créer de vastes espaces aérés. La construction fut une véritable aventure : il fallut notamment déplacer des milliers de spécimens, dont certains pesaient plusieurs tonnes, comme la fameuse baleine bleue qui trône aujourd'hui encore dans la galerie (cf. photo ci-dessous). Les ouvriers de l'époque racontent qu'ils durent utiliser pas moins de 40 chevaux pour la transporter !
L'une des histoires les plus savoureuses concerne l'installation de la "Grande Parade des Animaux" (cf. photo ci-dessous), cette impressionnante procession de mammifères qui accueille les visiteurs. Lors de la rénovation des années 1990, il fallut démonter puis remonter chaque spécimen avec une précision d'orfèvre. L'éléphant d'Afrique, pièce maîtresse de cette parade, causa particulièrement du souci : trop grand pour passer par les portes, il dut être introduit par une fenêtre du deuxième étage, suspendu à une grue, sous les yeux ébahis des Parisiens !
La scénographie actuelle, imaginée par René Allio et mise en place lors de la rénovation, utilise des jeux de lumière sophistiqués qui reproduisent le cycle du jour et de la nuit toutes les quinze minutes. Une innovation qui faillit ne jamais voir le jour : lors des premiers tests, le système provoqua un tel court-circuit qu'il plongea tout le quartier dans le noir !
Inaugurée en 1898, la Galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée des galeries du Jardin des Plantes est probablement l'une des salles les plus impressionnantes de Paris. Son histoire commence avec le professeur Georges Cuvier, considéré comme le père de la paléontologie. Au début du XIXe siècle, ce scientifique passionné collectionnait les squelettes dans son appartement de fonction au Jardin des Plantes. La légende raconte que sa femme devait régulièrement enjamber des ossements de baleines pour aller faire son marché !
L'architecte Ferdinand Dutert conçut ce bâtiment magistral comme une "cathédrale de la science", avec une nef centrale bordée de galeries supérieures. Mais la construction ne fut pas sans péripéties. Pour installer le squelette complet d'une baleine bleue, il fallut créer une ouverture temporaire dans le toit ! Les ouvriers de l'époque racontaient qu'ils avaient l'impression de construire un "puzzle géant avec des pièces uniques au monde".
L'une des anecdotes les plus savoureuses concerne le montage du squelette géant du Mammouth du Midi de la France : l’Archéobélodon (cf. image ci-dessus). Les scientifiques de l'époque disposaient d'ossements incomplets et, dans leur enthousiasme, assemblèrent certains os... à l'envers ! L'erreur ne fut découverte que plusieurs années plus tard, provoquant un certain embarras dans la communauté scientifique. Aujourd'hui encore, certains visiteurs attentifs peuvent repérer quelques "arrangements créatifs" dans les montages historiques.
La galerie abrite également une collection unique de moulages, dont celui du fameux "Homme de Cro-Magnon". Une histoire peu connue raconte que lors de la réalisation du premier moulage, en 1868, les techniciens utilisèrent accidentellement trop de plâtre. Le moule se retrouva si lourd qu'il fallut dix hommes pour le déplacer, et il resta coincé plusieurs jours dans l'escalier avant qu'on ne trouve une solution !
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la galerie servit de refuge à de nombreux Parisiens lors des bombardements. Les témoignages racontent que certains enfants s'amusaient à donner des noms aux squelettes et inventaient des histoires pour oublier leur peur...
Inaugurée en 1841, la Galerie de Géologie et de Minéralogie des galeries du Jardin des Plantes cache des histoires aussi brillantes que les cristaux qu'elle abrite. Son histoire commence avec une collection plutôt surprenante : celle des pierres précieuses de la Couronne de France ! Après la Révolution, ces joyaux furent d'abord conservés dans des conditions pour le moins rocambolesques : certains dans des tiroirs de bureau, d'autres dans des boîtes à chaussures, en attendant qu'une solution plus "noble" soit trouvée.
Une anecdote particulièrement savoureuse concerne la création de la galerie. L'architecte Charles Rohault de Fleury dut faire face à un défi unique : concevoir un bâtiment capable de supporter le poids colossal des collections de roches et de minéraux. Les calculs de charge furent si complexes qu'ils provoquèrent, dit-on, plusieurs migraines aux mathématiciens consultés. La solution ? Une structure si robuste qu'elle pourrait, selon les estimations de l'époque, supporter le poids de trois Tour Eiffel !
L'une des histoires les plus étonnantes concerne la "Grande Météorite de Caille" (cf. photo ci-dessous), un spécimen de 625 kilos tombé en Afrique. Son transport jusqu'à Paris en 1866 fut une véritable épopée : elle voyagea à dos de chameau, puis en bateau, et finalement en train. Les documents de l'époque racontent que les chevaux chargés de la transporter du train à la galerie refusèrent d'avancer, apparemment effrayés par cette pierre venue du ciel. Il fallut l'intervention de huit hommes pour la pousser sur un chariot jusqu'à sa destination finale.
La collection comporte également le fameux "Diamant bleu de la Couronne" (cf. photo ci-dessous), dont l'histoire est digne d'un roman policier. Ce joyau, aujourd'hui connu sous le nom de "Hope Diamond", fut volé pendant la Révolution française, puis réapparut mystérieusement en Angleterre quelques années plus tard. Une légende tenace affirme qu'il porte malheur à ses propriétaires, ce qui n'empêcha pas les conservateurs de la galerie d'en réaliser une réplique parfaite, exposée aujourd'hui aux visiteurs.
Pendant la Première Guerre mondiale, les collections les plus précieuses furent mises à l'abri dans les caves de la galerie. Une équipe de géologues monta la garde jour et nuit, profitant de ce temps "mort" pour réorganiser entièrement la classification des minéraux. C'est ainsi que fut découverte une collection oubliée de gemmes rapportées par Bonaparte lors de sa campagne d'Égypte, soigneusement emballées dans des pages du "Moniteur universel" de 1799 !
Aujourd'hui encore, la galerie continue de révéler ses secrets. En 2018, lors de travaux de rénovation, les ouvriers découvrirent derrière une vitrine une boîte contenant des échantillons de roches lunaires (cf. photo ci-dessous), un cadeau de la NASA apparemment "égaré" dans les années 1970. Ces échantillons sont désormais exposés dans une vitrine spéciale, preuve que même après 180 ans d'existence, la Galerie de Géologie et de Minéralogie n'a pas fini de nous surprendre.
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