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Visite Insolite Paris - Visite Guidée Paris Secret - Guide à Paris

Le succès de la poivrière

Le succès de la poivrière

Nous sommes en 1844. Tandis que la capitale accueille la grande exposition industrielle, les premières expériences d'éclairage public à l'électricité sont menées sur la place de la Concorde. Flânant le long des Champs-Élysées, un jeune homme venu tenter sa chance à Paris observe les belles boutiques et le tumulte des fiacres qui se croisent sur les pavés. Il s'appelle Félix Potin.

Impatient d'embrasser le succès, le garçon de 24 ans décide d'investir son budget pour louer une petite épicerie dans une rue passante du 9ᵉ arrondissement. Malin, il comprend vite comment se démarquer de ses concurrents qui optent souvent pour des pratiques trompeuses afin d'écouler leur marchandise. Chez Félix, tout est transparent et le slogan inscrit sur la devanture annonce : "Vente de qualité à bon poids et à bon prix".

De fil en aiguille, le commerce attire de plus en plus de monde et grandit car Potin, agissant en véritable précurseur de la grande distribution, sait négocier subtilement avec ses fournisseurs. Les gros volumes d'achat permettent de faire baisser les prix et de dégager des marges de plus en plus importantes. 16 ans plus tard, le désormais grand épicier a suffisamment accumulé d'argent pour ouvrir d'autres points de vente, acheter des usines de production de produits agro-alimentaires et s'offrir un somptueux magasin sur deux niveaux, boulevard Sébastopol.

C'est cet impressionnant immeuble que l'on peut voir sur la photo. Construit dans un style néo-baroque par l'architecte Charles Lemaresquier, l'édifice surmonté d'un grand dôme est ironiquement surnommé "la Poivrière" lors de son inauguration en 1910. La majestueuse rotonde d'angle est ainsi conçue pour faire resplendir l'enseigne de Felix Potin. Affublée de symboles de la mythologie antique telles que des cornes d'abondance, des guirlandes de fruits et des grands vases impériaux, elle magnifie le triomphe d'Hermes, dieu du commerce.

Félix Potin meurt en juillet 1871 mais sa Maison est alors la plus importante épicerie de la capitale et continue son essor sans s'essouffler. Dans les années 1920, la société compte même 70 succursales, 10 usines, 5 chais et 650 chevaux qui permettent de tirer les carrosses des livreurs. La "success story" continuera jusqu'en 1977, année ou l'enseigne cumule plus de 1600 magasins pour un chiffre d'affaires de 3 milliards de francs. Mais la concurrence se fait plus ardue dans les années 80. Auchan, Leclerc et Carrefour passent à la vitesse supérieure en donnant une dimension internationale à leurs business. Incapables de suivre le rythme, les boutiques de Felix Potin perdent peu à peu leur élan jusqu'à leur fermeture définitive en 1995.

Monuments

La légende d'Arcole

La légende d'Arcole

Construit en 1828 pour relier la place de l'Hôtel de Ville et l'île de la Cité, le petit pont d'Arcole est tout d'abord réservé aux piétons puis agrandi par le Baron Haussmann lors de ses grands travaux de réaménagement de Paris sous le Second Empire, vers 1854. Pour ce chantier, on retient le projet innovant des ingénieurs Oudry et Cadiat, qui proposent de construire pour la première fois en France un pont de fer (et pas en fonte).

Grace à ce matériau plus flexible, l'idée est de bâtir une grande voûte composée de 14 poutres courbées de 80 mètres de long, qui franchira le fleuve sans pilier intermédiaire et permettra de libérer le plus de place possible pour la navigation des péniches et des bateaux mouche. Contrairement à d'autres ponts de Paris, la structure métallique n'est pas affublée de décors abondants car la mode architecturale de l'époque penche plutôt pour des surfaces lisses et des longues lignes mettant en valeur la perspective. Une tendance qu'appliquera d'ailleurs Gustave Eiffel pour créer sa célèbre tour cinq années plus tard.

Reste le nom du pont, Arcole, dont l'origine reste un mystère... Une histoire voudrait que pendant la révolution des trois glorieuses, en juillet 1830, un valeureux sans-culotte nommé "Arcole", aurait réussi à franchir seul la passerelle barricadée et à faire fuir l'ennemi pour libérer la voie à ses camarades révoltés contre la monarchie. Le pont aurait ensuite été nommé en son hommage.

Autre explication possible, l'ouvrage aurait été baptisé en référence au village d'Arcole, situé au nord-est de l'Italie. C'est en effet dans cette contrée vénitienne que le jeune général Bonaparte, colérique et impopulaire, réussit à rentrer dans la légende en menant habilement ses troupes fatiguées et désorganisées pour battre les puissantes armées Autrichiennes.

Il y a peu de chances que l'on découvre un jour si l'une des deux histoires est la bonne, mais il faut toutefois retenir qu'elles font toutes deux référence aux défaites de la monarchie et à la gloire de la République Française !

Monuments

Le gardien des nuits gourmandes

Le gardien des nuits gourmandes

Quand minuit sonne à Paris et que la plupart des lumières s'éteignent, une étrange enseigne dorée en forme de cochon continue de briller dans la nuit. Elle se balance doucement au-dessus d'une façade où les heures n'ont jamais d'importance. Bienvenue au Pied de Cochon, ce restaurant ouvert en 1947 qui ne ferme ses portes que 3h dans la nuit. Situé au 6 rue Coquillière, à deux pas du forum des Halles, l’établissement culinaire garde jalousement le secret d'un Paris disparu. Car avant d'être un restaurant, cet emplacement a connu bien des vies : d'abord partie du sinistre cimetière des Innocents au Moyen Âge, transformé ensuite en boucherie près de l'ancienne "Halle aux cochons", ce lieu est imprégné d'une histoire insolite. Mais le véritable mystère se cache sous vos pieds. Dans les entrailles du restaurant, si l'on vous autorise à descendre dans la cave voûtée, vous pourrez apercevoir un authentique puits médiéval, vestige d'une époque où Paris se construisait couche après couche.

Le Pied de Cochon n'est pas seulement un restaurant – c'est un rescapé. En 1971, quand les bulldozers ont rasé les mythiques pavillons Baltard des Halles, tout le quartier fut bouleversé. Le "ventre de Paris" décrit par Zola était éventré. Mais par un étrange miracle, le Pied de Cochon est resté debout, comme s'il refusait de laisser disparaître l'âme des lieux.C'est dans ses murs que se perpétue depuis des décennies un rituel nocturne unique : la dégustation de la soupe à l'oignon gratinée aux premières lueurs de l'aube. Cette tradition remonte au temps où les "forts des Halles", ces travailleurs herculéens qui déchargeaient les marchandises toute la nuit, venaient s'y réchauffer après leur labeur. La légende raconte qu'à 5 heures précises, on leur servait le "petit blanc" réparateur – un verre de vin blanc sec pour accompagner la soupe brûlante. L'escalier en colimaçon qui mène à l'étage a été le témoin silencieux de milliers de noctambules célèbres. Julia Child, la papesse de la cuisine française aux États-Unis, aurait déclaré que c'était ici qu'on trouvait "la meilleure soupe à l'oignon de Paris".

Le restaurant séduit autant par sa cuisine que par son décor Belle Époque préservé dans ses moindres détails. En franchissant le seuil, on est immédiatement transporté dans le Paris d'antan : vitraux colorés filtrant la lumière, lustres majestueux en verre de Murano illuminant l'espace, boiseries patinées par le temps. Chaque recoin révèle un clin d'œil à l'animal emblématique des lieux : poignées de portes dorées en forme de pied de cochon, moulures ornées de motifs porcins, et gravures anciennes évoquant les scènes des Halles d'autrefois. L'établissement a su conserver intact ce patrimoine décoratif qui fait aujourd'hui sa réputation, des banquettes rouges caractéristiques jusqu'aux miroirs ternis qui semblent avoir tout vu.

La spécialité emblématique de la maison, le pied de cochon pané farci aux truffes, mérite qu'on s'y attarde. Ce n'est pas un simple plat – c'est une relique culinaire. Sa recette, jalousement gardée et inchangée depuis les années 1940, est le fruit d'un savoir-faire transmis de génération en génération. D'abord cuit longuement à petit feu, puis désossé avec précision, le pied est ensuite farci d'une préparation aux truffes avant d'être pané et doré au four. Pendant les périodes difficiles d'après-guerre, quand la viande se faisait rare, cette partie dédaignée du cochon est devenue le trésor des assiettes parisiennes.

Dans les années les plus sombres, le Pied de Cochon s'est imposé comme "l'ambassade de la nuit", l'un des rares havres où l'on pouvait se restaurer à toute heure. La grande horloge qui trône dans la salle principale a vu défiler des générations de Parisiens et d'étrangers fascinés – du travailleur matinal au fêtard impénitent, du chauffeur de taxi au personnalités venues en « incognito », à l’instar de Charles Aznavour ou de Jean-Paul Belmondo.

Aujourd'hui encore, alors que Paris dort, les lumières du Pied de Cochon continuent de briller comme un phare dans la nuit. Derrière ses vitraux d'époque et son sublime décor préservé, ce n'est pas seulement un restaurant qui persiste – c'est un pan entier de l'histoire de Paris qui refuse de s'éteindre !


Lieux et rues

La fontaine du Cimetière des Innocents

La fontaine du Cimetière des Innocents

Au coeur des Halles trône un étonnant vestige du Vieux Paris : la fontaine des Saints-Innocents. Édifiée en 1260 sur le parvis d'une petite église, elle marquait le lieu où l'on célébrait l'entrée des Rois de France de retour de leur sacre à la cathédrale de Reims. En 1550, le sculpteur Jean Goujon est chargé de décorer la fontaine par les services du roi Henri II, dont on peut d'ailleurs voir l'initiale entourée d'une couronne de laurier sur les angles de la fontaine. À l'occasion, le dôme est recouvert d'une subtile couche d'écailles tandis que le pourtour des chapiteaux est orné de bas reliefs représentant des petits génies et des créatures mythologiques, symbolisant la richesse de la Seine.

Pour compléter le décor, des nymphes gracieuses sont encastrées dans les pilastres soutenant les arcades. Ces divinités féminines tiennent des vases et des grandes rames en référence à l’abondance des sources d’eau de la région. Il est probable que ces objets rendent aussi un hommage aux Nautes, la puissante corporation de marins du 1er siècle apr. J.-C., qui fit prospérer le commerce de Lutèce grâce au transport fluvial.

Or en observant cette magnifique fontaine, on est loin de se douter qu’à son emplacement s’étendait autrefois la plus grande nécropole de la capitale, où s’entassaient des millions de macchabées. Devenu insalubre au fil des siècles, le cimetière débordait au point que des défunts étaient enfouis jusque dans les caves des maisons du quartier, où l’on retrouve encore parfois aujourd’hui des fragments de squelettes. Il fallut attendre 1786 pour que les innombrables ossements soient transférés dans les anciennes carrières du sud de la capitale, devenues les Catacombes de Paris !

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